Pour continuer notre voyage exotique du mois de décembre , voici une plante amazonienne que j’ai découvert la première fois lors de mon travail en Amazonie équatorienne avec Teresa au Parc Omaere à Puyo .
L’Uña de Gato , connu en français sous le nom de Griffe de chat, liane du Pérou ou encore la plante aux mille vertues.
Le nom « griffe de chat » provient du fait que cette plante grimpante est munie d’épines recourbées.
Cette liane appartient à la famille des Rubiacées, c’est-à-dire de la même famille que le quinquina, le caféier ou encore en Europe la garance des teinturiers, le gaillet ou l’aspérule odorante.
En Amazonie, deux espèces différentes –Uncaria tomentosa et Uncaria guianensis- sont connues sous le même nom d’Uña de Gato.
C’est un arbuste grimpant, se transformant en liane, une liane qui peut atteindre de 20 à 40 mètres de long.
Les feuilles, opposées, sont grandes, brillantes avec des épines acérées, ce sont d’ailleurs ses épines qui lui valent son nom.
Les fleurs se regroupent en boule à l’extrémité des ramifications, elles sont jaunes.
Ces deux espèces d’Uncaria ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques dues à leur réputation et aux résultats obtenues depuis très longtemps par les médecins.
Les parties utilisées :
L’écorce interne de la tige , les feuilles, les racines.
Les principes actifs :
Son écorce elle se compose de plus de 30 constituants connus qui comprennent au moins 17 alcaloïdes (alcaloïdes oxindoles tretracycliques et pentacycliques), ainsi que des glycosides, des tanins, des flavonoïdes (anthocyanines et anthocyanidines) , des phytostérols et d’autres composés.
Les scientifiques ont dans un premier temps attribué tout l’efficacité de la griffe de chat aux alcaloïdes oxindoles, mais plus récemment, des tests sur une solution soluble ont montré qu’elle ne contenait pas de quantités significatives d’alcaloïdes oxindoles, et ce constat a amené les chercheurs à conclure que les esters d’acide quinique étaient les constituants actifs de l’extrait de griffe du chat.
Quelques exemples de son utilisation traditionnelle par les amérindiens d’Amazonie
Les Shuars d’Amazonie équatorienne selon Teresa Shiki utilisent en décoction l’écorce de KenKuk ( Uncaria tomentosa) pour soigner le diabète, les voies urinaires, asthme, inflammation de la prostate, de l’utérus, des reins.
Les Ashaninkas, d’Amazonie péruvienne l’utilisent pour soigner les plaies profondes, atténuer les douleurs articulaires et osseuses, les reins, et traiter les femmes après l’accouchement. Ils considèrent l’uña de gato comme une plante sacrée et lui attribuent une action sur l’esprit autant que sur le corps.
Son utilisation actuellement en médecine moderne
L’uña de gato est devenue depuis les années 70 très populaire dans le monde occidental. Les phytothérapeutes d’Europe et des États-Unis utilisent l’uña de gato pour traiter une variété de maux comme l’arthrite, les rhumatismes, la gastrite et les ulcères gastriques, les troubles du système immunitaire et comme adjuvant au traitement du cancer et du SIDA.
Modes d’utilisation : traditionnels et actuels
Cette plante est traditionnellement utilisée sous forme de décoction réalisée à partir de l’écorce de la tige.
Mettre 20 ou 30 grammes d’écorce dans un litre d’eau, porter à ébullition et laisser mijoter ensuite pendant 15 minutes.
Prendre ensuite le contenu d’un verre deux à trois fois par jour.
Ainsi, on favorise la libération des principes actifs, leur dissolution dans l’eau et leur disponibilité pour être absorbés par le système digestif.
Ses Bienfaits sur la santé
Elle renforce le système immunitaire et soulage les douleurs inflammatoires.
Elle est indiquée dans le traitement des tachycardies, des arythmies, des douleurs articulaires (rhumatismes, arthrite), de l’hypertension, des candidoses (infections provoquées par des levures du genre Candida) et des infections urinaires telles que la cystite (inflammation de la vessie).
Elle nettoie l’organisme et l’appareil digestif, permettant de soigner des maladies intestinales (maladie de Crohn, syndrome du côlon irritable) et les troubles digestifs.
De nombreuses études scientifiques et études cliniques existent sur l’uña de gato pour démontrer son efficacité.
En voici un petit aperçu , si vous voulez en savoir plus je vous invite à aller voir dans les sources de l’article celui de Takiwasi.
Propriétés anti douleur en cas d’arthrose
Des études réalisées au Pérou ont montrée son efficacité pour soulager la douleur en cas d’arthrose, sans pour autant présenter les effets secondaires d’autres anti- inflammatoires comme le Paracetamol et Ibuprofène.
Propriétés anti-inflammatoires
- Il a été démontré dans différents laboratoires dans le monde entier que l’uña de gato diminuait la production in vitro de nombreuses substances pro inflammatoires dans les cellules de souris.
Propriétés immunostimulantes
- L’uña de gato stimule la phagocytose chez les macrophages humains. La phagocytose est l’étape initiale et la première ligne de défense immunologique.
Propriétés antioxydantes
- L’uña de gato atténue la mort cellulaire induite par le stress oxydatif chez les cellules de culture humaines et de souris. Une étude récente a comparé la capacité antioxydante in vitro d’extraits d’uña de gato, avec des extraits d’autres plantes médicinales et d’aliments comme les céréales, fruits et légumes. Dans tous les tests réalisés, c’est l’uña de gato qui a révélé le plus grand pouvoir antioxydant ( c’est sa richesse en pro anthocyanidines, une famille de molécules connues pour leurs propriétés antioxydantes et leur capacité à éliminer les radicaux libres.
Toxicité
- Aux doses d’utilisation recommandées, il n’a pas été rapporté d’effets de toxicité aigue ou chronique dans les études réalisées sur animaux de laboratoires ou chez l’homme.
Précautions et contre indications
En cas de maladie auto-immune comme la sclérose en plaques ou le lupus, on recommande d’éviter de prendre de la griffe de chat afin d’éviter de stimuler le système immunitaire qui, dans ces maladies, s’en prend à l’organisme qu’il est censé protéger. La griffe de chat est également déconseillée chez les enfants de moins de 3 ans ainsi que, en l’assence d’études portant sur le sujet, chez les femmes qui viennent d’accoucher et celles qui allaitent.
La griffe de chat n’a pas d’effets secondaires, si ce n’est, pour des cas très rares, de légers troubles intestinaux chez les personnes sensibles à cause de sa teneur élevée en tanins.
Traditionnellement, il est recommandé aux femmes enceintes d’éviter la griffe de chat puisqu’elle a été employée comme contraceptif et abortif.
Enfin, la griffe de chat pourrait contrer l’effet des médicaments prescrits aux patients dans le but d’inhiber les réactions immunitaires qui risqueraient de provoquer un phénomène de rejet.
Interactions médicamenteuses : aucune étude n’a été réalisée sur le sujet, cependant il se peut que la plante renforce l’effet des médicaments hypotenseurs ou anticoagulants.
Laurence
Sources :
wikipedia.org/wiki/Uncaria_tomentosa
Guide complet de la phytothérapie d’Anne McIntyre.
J’en avais entendu parler.
Merci pour cet article aussi complet Laurence ( comme d’hab !).
La griffe du chat se trouve-t-elle facilement?
Je pars à sa recherche!
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Agnès , comment voulez vous l’utiliser , sous forme de teinture , écorce en décoction ou gélules ?
J’aimeJ’aime
Bonjour ,
En lisant votre article j’ai eu un moment d’espoir vu que cette plante favorisait les défenses immunitaires, mais ver la fin de l’article vous écrivez qu’il ne faut pas l’utiliser en cas de maladies auto immunes, ma fille a un Lupus érythémateux disséminé, et comme vous devez le savoir il n’y a aucun traitement pour cette maladie… sinon du Plaquenil, et un fort antibiotique ainsi que des anti suppresseurs qu’elle prend depuis 4 ans et qui détériorent tout son système intestinal digestif circulatoire ainsi que la vision….
Merci pour vos articles toujours très intéressants
Cordialement
D
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis désolée pour votre fille , par contre il existe d’autres plantes ou compléments alimentaires qui pourraient aider pour améliorer la vision ou protéger le système intestinal
J’aimeJ’aime
Article très intéressant, comme toujours 🙂
Merci
J’aimeAimé par 1 personne
Je me permets de laisser un message amical sur ce blog :
Cathy nous a quitté cette nuit.
Elle ne pourra plus répondre à nos questions mais elle laisse derrière une riche bibliographie sur les huiles essentielles. Elle a mené une vie de chercheuse au service de la médecine et dans l’amour des autres. Nous avons perdu une grande curieuse et une tendre amie.
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci Nadine, je viens moi aussi d’apprendre le depart de Cathy. Quelle triste nouvelle. Je compte bien lui rendre hommage sur le blog dans les prochains jours. C’est une grande perte pour nous tous.
J’aimeAimé par 1 personne
oh j’en suis d’autant plus touchée que je comptais lui écrire personnellement depuis l’envoi de son livre………..et j’imagine que c’est une grande perte pour ses amies alors tendres pensées vers cathy et des bisous à vous toutes
J’aimeAimé par 1 personne
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
J’aimeAimé par 1 personne
MERCI à Cathy pour ses livres… Je suis de tout coeur avec toi, Laurence.. … courage. Bisous
J’aimeAimé par 1 personne
A reblogué ceci sur Shift2Drive.blog.
J’aimeJ’aime