Communiquer avec les plantes… une entrevue avec Aigle bleu

Aujourd’hui j’ai décidé de vous partager cet article que j’avais écrit lors au Québec.

Le souvenir d’une belle rencontre!

 

Les Amérindiens ont développé une relation avec le monde végétal qui est très particulière, ils communiquent directement avec les plantes par télépathie.

Voici ce que Aigle Bleu nous raconte :

« Un jour en Gaspésie, je me suis blessé le visage sur un clou rouillé. Je n’y ai pas prêté attention plus qu’il ne faut car ce n’était pas une grosse blessure, mais après une demi-heure j’ai senti vibrer la blessure d’une grande pulsation. J’avais une rougeur de la grosseur d’une mandarine autour de la blessure. Quinze minutes plus tard, toute la moitié du visage était bouffi de cette rougeur. J’avais déjà entendu parler du tétanos, d’empoisonnement transmissible par le métal rouillé, je savais donc que cela pouvait être dangereux. Il m’était impossible de me déplacer, j’étais seul, je suis donc allé dans la forêt et j’ai lancé une prière aux végétaux, je leur ai demandé de m’aider… Tout à coup, j’ai entendu une plante , je la voyais dans mon esprit… Elle me disait de mastiquer ses feuilles et ensuite de les mettrent sur ma blessure. Je me suis dirigé vers les buissons.J’ j’ai vu une petite plante identique à ce que je voyais intérieurement. Je n’avais jamais vu une telle plante et d’ailleurs je n’en ai jamais revue depuis.

J’ai donc mastiqué ces feuilles, et je les ai mis sur ma blessure. Graduellement je voyais la rougeur se dissiper. Une heure plus tard, la rougeur a complètement disparu et j’étais guéri. Le lendemain je n’avais plus de blessure et le tout était déjà cicatrisé. »

Voilà donc les bienfaits d’une communication directe avec les plantes. Bien sûr, ceci n’est qu’un petit exemple parmi tant d’autres.

C’est ce que l’on appelle la communication subtile, la télépathie. Il faut parfois des années de méditation pour développer ce potentiel.

Bien sûr, les plantes ne parlent pas de façon sonore mais de façon télépathique. Il faut donc développer ce type de communication. La télépathie est naturelle à l’être humain, aux animaux, aux plantes et mêmes aux pierres.

Malheureusement l’homme moderne a perdu cette sensibilité. Si vous observez la nature, vous remarquerez par exemple que quatre heures avant une catastrophe, un tremblement de terre ou une inondation tous les animaux quitteront la région, ils savent, ils entendent le message de la Terre-Mère qui communique avec eux autant qu’avec nous d’ailleurs…

Les Indiens d’Amazonie, quant à eux, utilisent des plantes hallucinogènes comme l’ayahuasca pour entrer en communication avec la nature. En Amérique du Nord, les Amérindiens utilisent la méditation pour communiquer avec elle ou bien encore différentes pratiques spirituelles, des retraites, le jeûne.

Peu importe l’outil ou la méthode utilisée, l’important est d’entrer en communication avec la nature. L’être humain doit comprendre son rôle dans l’univers, il doit aussi apprendre à respecter le rôle de chaque être vivant puis exercer le rôle qui lui a été confié. Il ne doit pas s’assigner le rôle de roi et maître.

Il reste encore tellement à découvrir et à comprendre du savoir traditionnel amérindien lié à la nature par exemple: « On trouve encore de nouvelles variétés de maïs, de courge et de fèves qui avaient complètement disparues, mais surtout des variétés de maïs.

Ces trois plantes plus connues sous le nom des trois sœurs sacrées font partie intégrante avec le tabac de toute la culture amérindienne de l’Amérique du Nord.

On a découvert il y a environ 10 ans, dans des cavernes d’un peuple disparu, « les Anastasi » (Pueblos qui vivaient dans les falaises, dans des aménagements dans le roc, au milieu du désert du Sud Ouest des États Unis), des graines qui avaient 5000 ans d’âge. Ces graines ont été récupérées et ont été mises à germer ailleurs, plus précisément au Vermont.

Pendant 7 ans les Amérindiens ont prié sur ces graines afin qu’elles s’adaptent à leur nouveau climat. Grâce aux pratiques spirituelles, ces plantes se sont adaptées, elles ont su s’ajuster à leur nouveau climat et sont maintenant de nouveau utilisé parmi nous.

Selon Aigle Bleu, les fèves, les courges et plus particulièrement le maïs ont été transmis directement par le monde de l’esprit au peuple amérindien.

Le maïs n’aurait pas d’ancêtres naturels, il ne poussait pas à l’état sauvage, Il serait apparu subitement et de plus il ne peut pas se reproduire tout seul, il a eu besoin de l’intervention de l’homme pour se perpétuer.

Dans la tradition amérindienne auquel appartient Aigle Bleu, les enseignements spirituels de la nation Ani Yun Wiwa sont encore enseignés et sauvegardés par Dhyani Ywahoo qui fait partie de la 27ième génération porteuse de la sagesse ancestrale de la lignée Ywahoo.

En tant que guérisseur cette nation, Aigle Bleu travaille avec 7 plantes pour guérir. Ces plantes ne lui ont pas été enseignées directement. Les aînés lui enseignent seulement les méthodes de cueillette et de communication avec elles.

Il a dû découvrir par lui-même quelles sont ces 7 espèces en parlant par télépathie avec le monde végétal.

En fin de compte, chaque guérisseur amérindien travaille avec 7 espèces de plantes et elles sont différentes d’un guérisseur à l’autre.

Les Amérindiens travaillent beaucoup avec les arbres et les plantes aromatiques.

Le sapin est un arbre qui est très utilisé.

Il y existe sur son tronc de petites bulles qui contiennent une gomme très bénéfique, c’est un antibiotique naturel, un bon cicatrisant pour la peau et les organes internes. De plus il purifie les poumons.

On suggère par exemple de percer cette bulle et manger la gomme qui s’écoule, 1 fois par jour et en cas de bronchite 2 fois par jour.

Les branches de sapin sont utilisées comme tapis au fonds des tentes (sapinage), ce qui permet de respirer continuellement l’huile essentielle du sapin.

Tout comme les plantes, l’Aigle Bleu a dû lui aussi s’adapter en tant que guérisseur et d’utiliser de nouvelles techniques que celles qu’ils avaient apprises. Il dit :

« Je suis souvent amené à soigner des Amérindiens en milieu hospitalier et une de nos procédures est de toujours bien purifier la personne et l’environnement avant de commencer un quelconque traitement.

imagesPour cela je fais brûler de la sauge, du cèdre et du foin d’odeur. Méthode pas très appréciée pour des malades en soins intensifs, je ne peux pas faire brûler mes encens à cause de la présence d’oxygène, du personnel infirmier et médical qui ne supportent pas l’odeur forte de l’encens, mon intervention thérapeutique est donc diminuée et altérée par ces ambiances lourdes de travail où il y a énormément de toxines en plus des pensées négatives.

J’ai dû élaborer un nouveau produit « Invocation l’encens liquide amérindien» qui me permet d’obtenir le même effet mais sans combustion, juste à l’aide d’huiles essentielles. Depuis, on s’est aperçu que c’était même plus efficace ».

salvia_apiana4La sauge (Salvia apiana)

Les plantes ont besoin d’être cultivées mais de manière non agressive pour la nature.

Il existe une technique d’agriculture qui a été inspirée du travail des Amérindiens qui est la permaculture ou culture sauvage.

On suggère seulement d’encourager celles qui sont bénéfiques pour nous et qui existe déjà. On ne doit pas changer l’environnement, on ne doit pas labourer la terre, on doit la recouvrir avec du paillis et laisser les plantes se ressemer toutes seules années après années.

Aigle Bleu raconte : « Ici chez moi, il a poussé une plante spontanément. Elle est là depuis que l’on habite ici, c’est de l’onagre. Cette plante nous est très utile, les feuilles sont comestibles et délicieuses en salade, les racines sont bonnes en tisane comme médicament l’hiver, les fleurs sont très belles, des graines ont extrait une huile médicinale. Cette plante est venue pour répondre à nos besoins, la nature nous l’a envoyée. »

UnknownL’onagre: (œnothera biennis)

Il ajoute :« Les autres types de cultures comme la monoculture sont destructeurs. Quand tu laboures la terre, c’est comme si tu lui enlevais la peau, c’est une plaie vive, c’est comme de l’urticaire sur la terre, c’est très pénible pour la Terre-Mère. » 

Cette méthode « dominatrice » est plutôt typique aux civilisations non autochtones.  Il continue :

« L’heure est arrivée de transmettre les connaissances selon les prophéties qui avaient été élaborées il y 5oo ans avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord et du Sud»

Cette rencontre a eu lieu il y a 500 ans avant la venue des Européens dans le nord du Mexique. Étaient réunis pour l’occasion, toutes les nations autochtones du continent américain sauf les Inuits et quelques peuplades de la Terre de feu. Tous sont repartis avec une prophétie commune leur indiquant comment survivre aux Européens et comment faire face à toute la destruction possible qui suivrait leur venue. Il fallait garder en tête la possibilité que les peuples s’entendent et qu’ils écoutent la voix des Premières Nations.

Il y avait assez de place pour tout le monde. La civilisation non autochtone a choisi de détruire les écosystèmes, dans tous les continents et tout ce qui offrait une possibilité de gain, de profit sans considération pour l’être humain, végétal, animal ou minéral. Ce fut une vision très courte, sans aucune considération pour les générations futures.

Puisque tout dans l’univers est en équilibre, tous les dommages qui ont été faits envers la nature devront être réparés d’une façon ou d’une autre. Les civilisations et leurs dirigeants responsables vont éventuellement devoir payer pour ce qu’ils ont fait, pour les décisions qu’ils ont prises.

L’économie universelle est implacable, impitoyable, elle est surtout très juste.

La préoccupation actuelle devrait être de trouver une coexistence harmonieuse avec notre communauté qui comprend les êtres du monde végétal, animal, minéral et même les éléments, comme par exemple le feu, le vent, l’eau et les nuages.

Nous faisons tous parti de la même famille, nous sommes tous UN, nous venons tous de la même source.

Laurence Lebrun

Cet article a été écrit suite à une entrevue réalisée par Laurence Lebrun avec Luc Bourgault « Aigle bleu» à Stoneham , Québec.

 Annexe botanique et ethnobotanique

Le sapin baumierAbies balsamea (L.)Mill , appartient à la famille des PINACEAE

C’est un arbre de 20 m de haut avec une écorce grisâtre garnie de vésicules remplies d’oléorésine. Ses feuilles sont des aiguilles aplaties courtes, sessiles à bouts arrondis de couleur vert foncé, il pousse dans les endroits humides. On utilise les aiguilles et la gomme de sapin comme antiscorbutique, antiseptique, astringente et fébrifuge. La gomme de sapin soulage rhume, bronchite et désinfecte les voies urinaires. On fabrique avec cette gomme le fameux Baume du Canada

L’onagre Oenothera biennis L, appartient à la famille des ONAGRACEAE

C’est une plante bisannuelle dressée d’une hauteur de 1,5 m, soyeuse qui porte de hauts épis de grandes fleurs parfumées de couleur jaune, elles s’ouvrent le soir et se fanent avant midi. Ces feuilles sont alternes et entières.

La sauge Salvia apiana Jeps , appartient à la famille des LAMIACEAE

Appelée aussi sauge des abeilles est une plante très mellifère elle pousse sur un sol sec, c’est une plante ligneuse, elle forme un buisson de 2m de haut, son feuillage est dense, aromatique et couvert d’un velours blanc et argent. Ses fleurs sont petites de couleur blanche ou violet pâle, elles sont regroupées en panicule

Le cèdre, thuya de l’est :Thuja occidentalis L., appartient à la famille des CUPRESSACEAE

C’est un arbre ne dépassant pas les 20 mètres de haut, avec une écorce mince, fibreuse d’un brun rougeâtre. Ses rameaux sont aplatis, ses feuilles sont opposées, petites écailleuses, aromatiques disposées sur 4 rangées d’un vert foncé. Les fleurs sont monoïques petites et solitaires, les fruits sont de petits cônes oblongs, formé de 4-6 paires d’écailles minces renfermant de petites graines. Il pousse les endroits humides on utilise ses feuilles pour ses propriétés antiscorbutiques, béchiques, dépuratives et fébrifuges. On l’utilise en usage interne en décoction pour lutter contre la toux, le scorbut et purifier le sang. En usage externe les feuilles sont broyées avec de la graisse végétale comme onguent contre les rhumatismes.

Le foin d’odeur, Herbe sainte, Hierochloé odoranteHierochloe odorata. (L.) P.Beauv, appartient à la famille des POACEAE

Une plante glabre à souche rampante avec un chaume de 30 à 60 cm, robuste, dressé Cette plante devient très odorante par dessiccation

L’ayahuascaBanisteriopsis caapi (Spruce ex Griseb.) Morton , appartient à la famille des MALPIGHIACEAE

A propos Laurence Lebrun

Docteur en pharmacie, herboriste, depuis plus de 25 ans, ma passion pour les plantes médicinales m’a permis de voyager à travers les cinq continents et de m'intéresser tout particulièrement aux savoirs traditionnels des plantes médicinales et aromatiques. J'ai acquis une bonne part de mon expérience botanique, en étudiant pendant plus de 10 ans les savoirs traditionnels des amérindiens d'Amazonie Equatorienne, en Amérique du sud.
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Un commentaire pour Communiquer avec les plantes… une entrevue avec Aigle bleu

  1. Agnès dit :

    Cet article raisonne et résonne magnifiquement en moi.
    Comment s’appliquer à retrouver cette union, cette communion, donc cette communication avec les plantes?
    J’ai (enfin ) compris qu’il fallait laisser les plantes là où elles souhaitaient être dans mon jardin. Enfin compris qu’il n’y a pas de « mauvaises herbes ». Et suis convaincue du bien-fondé de la permaculture.
    Pré-occupons-nous des générations futures… J’aspire aujourd’hui à réapprendre les gestes ( greffes, culture, soins par les plantes) que ma Grand-Mère m’a laissé entrevoir, mais n’a pas eu le temps de me léguer.
    Quel espoir l’histoire de ces graines qui s’adaptent à un nouveau climat grâce (sans doute !)aux prières des Indiens.
    Je reste en pleine réflexion sur ton paragraphe sur l’être humain qui doit comprendre son rôle dans l’univers… et exercer le rôle qui lui été confié … J’y aspire.
    MERCI.

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