Écologie et interdépendance des êtres vivants

«  ll n’existe rien dans la nature qui ne soit en relation avec le tout. « 

Johann Wolfgang Von Goethe, poète, romancier et grand amoureux des plantes:

Quand je suis arrivée au Québec il y a presque 40 ans, je m’attendais à me retrouver dans une immense forêt sertie de lacs bleu limpide à l’infini.

 J’ai été consternée de voir ces enfilades de routes et bâtiments gris entrecoupés de forets très jeunes et peu étendues, de bouleaux et peupliers survivants.

Vers le nord de la province, c’est encore partiellement vrai, la forêt est dense et souveraine, mais les coupes à blanc continuent de faire rage et génèrent d’immenses clairières décapées ou courent quelques chevreuils affolés. Comme partout sur la planète, la biodiversité est très menacée et les outils de notre Materia medica d’herboristes rétrécit comme peau de chagrin.

Crédit photo Anny Schneider  » friche rasée »

La vérité sur l’état actuel de la forêt canadienne

Faits et chiffres sur nos écosystèmes proches

La forêt canadienne est parmi la plus étendue au monde, après celle de la Russie et du Brésil. Elle fait 5000 kms de large et couvre 310 millions d’hectares! Au-delà de ses 440 espèces de plantes et de ses 80 sortes d’arbres typiques de la forêt nordique, la forêt boréale est l’habitat de 125 espèces de mammifères et 10 00 sortes d’insectes, en plus d’être le site de reproduction en été pour des centaines d’espèces d’oiseaux nicheurs.

Au Canada, autour de 12% du territoire est protégé, Grand Nord compris, au Québec au complet à peine 10.5%, en ce début 2020. Nous sommes loin des objectifs de Rio ou Kyoto qui recommandait 20%, et du gouvernement du Québec qui promet depuis deux décennies le minimum de 17% pour assurer la viabilité des espèces indigènes!

Le fait est que l’être humain, outre les oiseaux, a fait voyager les plantes plus que tout être vivant, en même temps que son espèce, avec des variétés médicinales et nutritives désormais réparties partout, selon la latitude et les écosystèmes.

Au Sud du Québec, dans la vallée du St Laurent, la plus peuplée du Québec, 70% de toutes les plantes sont des importées naturalisées. La plupart sont, certes, loin d’être inutiles, comme par exemple le plantain, le pissenlit ou le trèfle rouge. Cette proportion est largement inversée dans le nord et la forêt boréale avec les plantes indigènes qui y dominent, celles d’origine millénaire, croissant dans les marais et les forêts, écosystèmes originels relativement intouchés, qui se font de plus en plus rares au sud, hélas!

Je rappelle que les tourbières ou marais et les forêts âgées sont les seuls habitats naturels des plantes indigènes, d’où ma préoccupation pour leur situation précaire.

En Amérique du Nord, depuis 200 ans, 85% des marais ont été asséchés et leur état constitue un enjeu majeur de la préservation de la biodiversité du territoire, la flore en premier.

L’importance des tourbières comme habitat pour la flore et la faune a été démontrée. Dans un contexte paysager souvent dominé par l’agriculture intensive, elles demeurent parfois les seuls habitats naturels intacts et susceptibles d’abriter non seulement les espèces qui y sont généralement associées, mais aussi un grand nombre d’espèces de plantes forestières et d’animaux sauvages qui ne pourraient survivre en milieu agricole. Les tourbières emmagasinent les eaux comme une éponge et les épurent comme un bio-filtre. Elles jouent un rôle déterminant au niveau du contrôle des inondations, de la réduction de l’érosion et du maintien de la qualité de l’eau et de la recharge des nappes d’eau souterraines.

Les causes de la déforestation accélérée, principale menace des espèces indigènes

Michel Lebœuf, auteur et biologiste renommé, dans son Québec en miettes identifie quatre causes majeures à la destruction des habitats :

  1. Le développement urbain non contrôlé et la déforestation accélérée qu’il entraine.
  2. La pression énergétique : extraction et utilisation croissante des combustibles fossiles, transport en tête.
  3.  Les invasions d’espèces exotiques envahissantes qui prennent la place des indigènes
  4. La pression de dégradation : pollution des sols, de l’air et de l’eau qui affecte toutes les formes de vie indigènes, des insectes pollinisateurs aux papillons et oiseaux, comme partout au monde et en Europe, car 60% des espèces animales ont disparu en un siècle! C’est terrible!
Crédit photo Anny Schneider « Putois victime de la route »

Pendant longtemps, les besoins en bois de chauffage domestique, l’agriculture de grande surface, la construction des maisons et l’élevage à petite et grande échelle constituent les premières explications à la diminution des forêts, et l’accroissement des populations et de leurs besoins énergétiques, ont réussi à éradiquer la moitié des forêts du monde en un peu plus d’un demi-millénaire, au sud du Canada compris.

L’Abbé Ernest Benoît de Rimouski a d’ailleurs écrit : « Lorsque le roi de France concédait des Seigneuries, il se réservait tout le bois de chêne pour la quille et la mature des navires. Sous le régime anglais qui marqua au Québec l’arrivée des premières grandes sociétés forestières britanniques, notamment à Trois-Rivières où La Price s’établit dès 1800, la coupe de bois devient alors systématique, draconienne. Mais le chêne se faisant plus rare, ce furent les belles pièces de pin et d’épinette qui prirent le chemin de de l’Angleterre pour la marine de sa Majesté en guerre contre Napoléon etc. >>

Le début de l’ère industrielle a diminué l’utilisation du charbon de bois comme combustible, pour être remplacé par les fossiles que sont le charbon, le gaz ou le pétrole, mais toutes les résultantes conjuguées de ces dépenses énergétiques affolantes ont généré des substances toxiques volatiles dont les GES, qui menacent directement la santé des arbres avec les rejets noirs et poisseux au sol et par les pluies acides qu’elles génèrent, entre autres irritants…

Aussi, la surconsommation de nourriture et les besoins supplémentaires côté agriculture qui y sont associés, diminuent les habitats naturels de la flore indigène. L’élevage, n’est pas en reste, surtout celui pratiqué par les éleveurs qui entassent des mégas-troupeaux de bovins ou de porcs malheureux dans des espaces fermés, et dont les déjections souillent en plus les eaux douces riveraines.

La pollution, en augmentation partout, la sécheresse due au réchauffement climatique, la surpopulation endémique, l’urbanisation qui a augmenté de 50% en un siècle, l’agriculture intensive, l’industrialisation des pratiques forestières et même le tourisme de masse sont donc des facteurs conjoints qui minent gravement ce qui reste des habitats sauvages.

Important ce joli rappel de Michel Lebœuf dans ses Paroles d’un bouleau jaune :

  « Tu n’es pas un individu, tu es toi-mêmeun écosystème«  car, dans la nature, toutes les formes de vie sont interdépendantes.

Outre le plancton marin – détruit à 50% sur la planète en deux siècles à peine –, les arbres et surtout les feuillus restent les meilleurs pourvoyeurs d’oxygène. Ce sont les arbres âgés et encore une fois surtout les feuillus qui font les sols les plus riches et les plus biodiversifiés, avec par exemple jusqu’à cent espèces de champignons et espèces vivantes, des nématodes aux rongeurs, qui peuvent coloniser un seul bouleau jaune centenaire.

Effectivement, si on la laisse pousser en paix, la forêt grandit, se multiplie, évolue et s’enrichit d‘elle-même en espèces diverses comme en taille.

Avec l’aide d’experts, on peut néanmoins lui donner un petit coup de pouce par le jardinage forestier intelligent, et y introduire plus d’espace et de lumière, y remplacer quelques-unes des espèces perdues, arbres ou plantes indigènes originelles, surtout dans les boisés du sud du Québec, très appauvris par l’urbanisation sans vision holistique et l’agriculture intensive subventionnée.

Au début du siècle dernier, la forêt québécoise, déjà passablement endommagée depuis le début de la colonisation, comptait deux fois plus d’arbres âgés qu’aujourd’hui, mais l’expansion des villes comme Boston ou New York, Montréal et Toronto, ont nécessité ce qui restait de bois adulte.

Actuellement, les usines de transformation du bois en sont réduites à importer les bois durs comme le chêne et même l’érable, qu’elles utilisent en couche de recouvrement de plus en plus minces vu leur coût, et ils doivent même acheter des Américains du bois de remplissage comme les bouleaux jaunes (l’emblème du Québec!), de grande taille, désormais presqu’introuvables ici.

Dans les monocultures d’épinettes et de pins rouges cultivées, surtout destinées à la construction et à la pâte à papier, la tordeuse et d’autres ravageurs ont détruit des millions d’hectares de forêts. La preuve est probante que les forêts mixtes naturelles et biodiversifiées sont naturellement épargnées par ces ravageurs.

Crédit photo Anny Schneider , Bois coupé

Protéger la forêt, c’est préserver la biodiversité

« Quelle est la pilule qui nous gardera tous bien portants, contents et sereins? Ni celle de mon ou ton arrière-grand-père, mais les remèdes universels, essentiellement végétaux, de notre arrière-grand-mère la Nature« 

Michel Lebœuf, Paroles d’un bouleau jaune

En s’appropriant la vie de la plante par la cueillette, pour nourrir ou sauver la nôtre, il faut le faire avec discernement, reconnaissance et le plus grand respect tout en offrant notre gratitude – si ce n’est un peu de tabac, comme bien des cueilleurs des premiers peuples le font. Offrir un merci, une prière ou encore dégager la plante utile des plantes parasites proches, de celles moins utiles qui leur font de l’ombre, des branches pourries qui les entravent…

Encore mieux, défendre leur habitat avec une lettre ouverte, voire une manifestation dans la rue, voire une pétition parfois, car précieuse est la moindre forêt biodiversifiée encore debout de nos jours !

La demande et la vente de produits de santé naturels étant en croissance de 20% par an partout en Occident, côté flore sauvage médicinale aussi, c’est un secteur convoité et prometteur. Prendre soin de nos écosystèmes et des plantes sauvages pour pouvoir profiter éthiquement de leurs bienfaits est une bonne idée, à condition que leur cueillette soit mieux règlementée, la quasi-éradication de l’ail des bois et du ginseng étant des exemples-repoussoirs à ne pas répéter.

Malheureusement, il n’existe presque plus de recoins inexplorés. Outre la protection des écosystèmes qui restent, les solutions qui restent sont la plantation d’arbres et d’espèces indigènes connexes. Toutefois, comme les arbres, les plantes vivaces indigènes mettent jusqu’à dix ou quinze ans à se reproduire et cela uniquement dans des conditions similaires à leur habitat originel, et à condition de pousser en colonie de plusieurs centaines d’individus, un peu comme les animaux et les êtres humains, pour éviter la consanguinité.

Il existe plusieurs associations de jeunes producteurs cueilleurs qui travaillent avec un code éthique et des pratiques écologiques valables, qui comprennent également la démultiplication des espèces menacées. On dénombre également quelques pépinières éthiques qui se soucient de la culture écologique et qui proposent la protection et la démultiplication de la plupart de ces plantes rares et précieuses. En un siècle à peine, de l’ère dite agro-industrielle, dans notre Occident nordique, 85% des écosystèmes sauvages originels ont été détruits et 50% de toutes les espèces d’animaux, d’arbres et de plantes sauvages ont été anéanties. (Et pourtant aujourd’hui, seul 10% du territoire est officiellement protégé, région arctique comprise, et seulement 0.21% du budget provincial actuel est dédié à la protection de la biodiversité et de l’environnement!).

Pour nous herboristes qui les connaissons bien, les plantes indigènes rares qui restent doivent être mieux connues et de ce fait, mieux respectées, protégées et défendues avec passion, voire cultivées avec diligence, comme le fait depuis plus de 30 ans mon ami et acolyte photographe dans ce livre, Denis Gref.

Par ailleurs, pour les plantes indigènes qui sont encore là en abondance, leur présence mérite d’être honorée, parfois par l’observation attentive, la prise de photo et le silence admiratif, sinon en se limitant au minimum de prélèvements et cela, uniquement à bon escient, pour préserver l’espèce ou pour soigner nos semblables

CODE D’ÉTHIQUE DU CUEILLEUR EN NATURE SAUVAGE

1Que là où tu passes, tu laisses le moins possible de traces.
2Que tu t’assures toujours d’être autorisé à cueillir là où tu es, avec l’accord du propriétaire (sauf en cas d’accident, d’urgence ou pour la survie).
3Que ton lieu de cueillette soit bien situé, loin de tout miasme ou polluant, qu’il soit d’origine humaine ou animale.
4Que tu ne touches à peu près jamais aux plantes indigènes rares, dans le respect de la biodiversité et du patrimoine collectif commun.
5Que tu épargnes le plus possible les parties reproductrices : fleurs, graines, fruits, racines ou sinon, que tu te limites à un ratio maximal d’un plant sur vingt et ce, uniquement dans un contexte d’abondance ou pour les sauver en les transplantant. (ex : chantier immobilier).
6Que tu choisisses toujours le moment le plus favorable de la journée et de la saison, pour ainsi bénéficier des qualités optimales de l’être végétal.
7Que tu agisses toujours consciemment, dans un esprit de reconnaissance et de respect pour Mère nature si généreuse, sans oublier de saluer l’égrégore des lieux et de l’espèce elle-même, ni la gratitude pour le Créateur de toutes ces merveilles.
8Que tu récoltes seulement que ce dont tu as vraiment besoin pour toi et tes patients. Ainsi, n’oublies pas que les insectes, les papillons, les herbivores et nos descendants, ont autant le droit que nous, de bénéficier de leurs nutriments et de leurs vertus.
9Que tu altères le moins possible les propriétés de la plante et qu’idéalement, par le mode de transformation choisie, tu en décuples les vertus (TM, élixirs, homéo) et que tu n’en stockes jamais inutilement.
10Que tu enseignes tous ces préceptes à tes apprentis, avec justesse, délicatesse et discernement, pour éviter d’altérer la tradition, autant que toute atteinte au patrimoine sauvage.
11Que tu fasses ta part pour épargner le patrimoine sauvage médicinal, tout en favorisant la propagation des spécimens, autant en milieu sauvage qu’en les cultivant selon les normes biologiques, sinon en encourageant toutes celles et ceux qui le font dans notre réseau. Idéalement, choisis uniquement les pépinières qui ont une méthode de production biologique et de vente éthique et écologique, surtout en ce qui concerne les plantes indigènes rares.
12Que tu fasses ton travail dans un esprit d’émerveillement et de reconnaissance profonde pour toutes ces merveilles dont nous ne que sommes les interprètes fugaces, détenteurs et passeurs de ces connaissances millénaires, vitales pour l’humanité depuis l’aube des âges humains.

Législation et protection des plantes indigènes rares

La seule protection officielle des espèces rares est la Liste des espèces floristiques et fauniques susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables émise par le ministère de l’Environnement du Québec.

À noter que plusieurs espèces visées sont décrites dans cet ouvrage et leur cueillette doit être évitée, mais leur protection et leur culture écologique évidemment sont fortement encouragées.

Crédit photo Anny Schneider, Panax trifolius

Loi sur les espèces menacées ou vulnérables

Cette loistipule que nul ne peut, à l’égard d’une espèce floristique menacée ou vulnérable :

  1. Posséder hors de son milieu naturel, récolter, exploiter, mutiler, détruire, acquérir, céder, offrir de céder ou manipuler génétiquement tout spécimen de cette espèce ou l’une de ses parties, y compris celle provenant de la reproduction. (Article 16)
  2. Exercer sur son habitat une activité susceptible de modifier les processus écologiques en place, la diversité biologique présente et les composantes chimiques ou physiques propres à cet habitat. (Article 17)

Espèces indigènes médicinales menacées ou vulnérables

Une espèce est menacée lorsque sa disparition est appréhendée et vulnérable lorsque sa survie est précaire même si sa disparition n’est pas appréhendée.

Tableau : Liste des espèces indigènes médicinales vulnérables

  1. Adiante du Canada
  2. Ail des bois* 
  3. Asaret du Canada
  4. Dentaire à deux feuilles
  5. Dentaire géante
  6. Lis du Canada
  7. Matteuccie fougère-à-l’autruche
  8. Panax quinquefolius (Ginseng du Québec)
  9. Sanguinaire du Canada
  10. Trille blanc
  11. Uvulaire à grandes fleurs

*  L’ail des bois fait partie des espèces dites « vulnérables à la récolte », c’est-à-dire que la cueillette exerce une pression pour sa survie en raison de sa valeur commerciale sur les marchés de l’alimentation et de l’horticulture. Les interdictions de cueillette concernent la récolte de plus de 5 spécimens entiers ou parties souterraines de l’une de ces espèces, ou encore le commerce de tout spécimen récolté à partir d’une population sauvage.

Note des auteurs : C’est bien sûr souhaitable que cette liste existe et qu’elle soit accessible au grand public. Néanmoins, dans la réalité, on manque d’outils, de subsides et surtout d’inspecteurs qualifiés, mais aussi de volonté politique pour réglementer les cueillettes illégales dans les faits. Dans la région où nous vivons, moi-même et Denis Gref, le photographe officiel de ce livre et passionné des plantes indigènes menacées et vulnérables, les ravages continuent, ignorés des autorités, qui même parfois les perpètrent elles-mêmes! Mais, pour nous, ce sont des raisons de plus pour continuer à décrire, défendre, démultiplier, raconter et répertorier les dernières merveilles indigènes qui restent!

Mes chers ex-compatriotes français : que vous en fassiez autant de votre côté, car étudier, observer, décrire, utiliser et protéger les plantes sauvages utiles, c’est aimer la vie et tout ce qui en découle, nos héritiers humains y compris!

Extrait abrégé de mon dernier ouvrage : Plantes médicinales du Québec et du Sud-est du Canada, Éditions de l’Homme, août 2020

Anny Schneider, autrice, chroniqueuse et herboriste thérapeute accréditée, Waterloo (hé oui!), Québec, Canada

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5 commentaires pour Écologie et interdépendance des êtres vivants

  1. Agnès dit :

    passionnant.
    bravo.

    Aimé par 1 personne

  2. malyloup dit :

    est-ce que l’ail des bois canadien a un rapport avec notre ail des ours français?
    merci pour ce magnifique exposé!

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  3. mariedo.commins@laposte.net dit :

    coucou laurence merci pour ce bel article il nous rappelle à nos responsabilités là où nous vivons pour participer à la sauvegarde de l’émerveillement ! desbbbzzz mariedo ‌  

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  4. Plume & Prose dit :

    C’est bien dommage de voir le béton remplacer la nature. Merci pour ce bel article qui mérite d’être connu

    Aimé par 1 personne

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