Quelle est la signification d’une huile neutre en cosmétique-bien-être ?

Neutre pour l’olfaction ???

  • Huile sans odeur, mais pourquoi ? huile qui peut servir de base à n’importe quel parfum, de vecteur à n’importe quelle huile essentielle ?
  • Huile sans odeur, mais comment ? origine naturelle, raffinée, synthétique ?
  • Odeur mais comment la neutraliser ? En éliminant les acides gras libres qui nuisent à sa conservation. Mais au revoir le naturel : la neutralisation se fait à la soude (à 80°C), phospholipides et pigments sont ainsi éliminés.
  • Odeur mais comment désodoriser l’huile ? Par entraînement à la vapeur d’eau des flaveurs indésirables, (à 220°C) !.
  • Odeur ? Oui mais pour qui ? La perception des odeurs est très personnelle, basée sur une mémoire olfactive

Rôle des huiles végétales :

Ces belles fluides apparaissent selon leur origine de couleur plus ou moins jaune-ambré et sont très employées en cosmétique. Riches en acides gras, non occlusives, elles sont nourrissantes et régénératrices pour le tissu cutané.

Pourquoi dit-on qu’une huile végétale est hydratante, alors qu’elle n’apporte pas d’eau ? Parce qu’en réalité l’huile végétale empêche la fuite d’eau de l’épiderme, donc permet d’augmenter la résistance de la peau à toutes les agressions.

Est-ce que toutes les huiles végétales ont le même rôle en cosmétique ? Les huiles végétales sont régénératrices et préservent du vieillissement cutané grâce à la présence d’acides gras, de stérols anti-inflammatoires et de vitamines (tocophérols, tocotriénols, caroténoïdes). Des acides gras ? Les huiles comportent des acides gras saturés, mono-insaturés et peuvent également renfermer des acides gras polyinsaturés. La différence ? Leur rôle, leur densité, leur stabilité, leur utilisation.

Les acides gras saturés (palmique, stéarique, laurique …), toujours décriés, existent dans l’huile de noix de coco, l’huile de palme, les beurres et en particulier celui de cacao … Ils cohabitent avec des acides gras insaturés. Leur rôle : la stabilité dans le temps car l’huile ne devient pas rance, l’apport d’énergie au tissu cutané, les propriétés émollientes … et la facilité d’utilisation pour des baumes, savons, crèmes. Ils ne sont pas « bons » en alimentaire car ils favorisent le stockage du cholestérol, mais il ne faut pas mélanger les deux applications. L’odeur ? Pas neutre si on parle d’huiles vierges, mais souvent délicates et exotiques comme la noix de coco.

Les acides gras mono-insaturés (oléique principalement), polyinsaturés (linoléique, alpha-linolénique …), sont des composants de la barrière cutanée, et sont appréciés pour leurs qualités nutritives et protectrices. Ils permettent de protéger contre les problèmes de peau (type irritations, acné …), de lui conférer résistance et élasticité, de l’aider à se prémunir contre un vieillissement cellulaire accéléré. L’odeur ? Si l’on prend par exemple l’huile d’olive, l’huile d’argan, l’huile de neem … elles possèdent une empreinte olfactive indéniable.

Quid du profil sensoriel d’une huile végétale !

Quelle est l’huile qui est efficace pour l’entretien de la peau, qui est un bon vecteur d’actifs type huiles essentielles, qui peut-être Bio, qui ne coûte pas cher, qui sent bon … et le must ! qui vient bien de chez nous, en respect du bilan carbone ?

  • Une huile végétale bio peut-elle ne pas présenter d’odeur ? Difficile ! Une huile végétale bio, est extraite par pression à froid (température maximale inférieure à 50°C) et les molécules responsables des différentes odeurs plus ou moins marquées sont en général toujours présentes.
  • Une huile sans odeur ? Oui : conventionnelle, raffinée, désodorisée par chauffage, extraite par solvants avec des résidus possibles de pesticides, sans risque de moisissure, ayant perdu de ses propriétés …
  • L’odeur d’une huile végétale provient tout autant de son origine (graines, noix, fruits), de son lieu et de son mode d’extraction, de sa qualité … mais une odeur est particulièrement subjective.
  • L’expérience peut-elle modifier notre jugement des odeurs ? Une odeur inconnue, inhabituelle peut-elle être perçue comme négative ? La perception des odeurs peut être variable selon l’âge et la culture.
  • Un petit clin d’œil ! Rêver d’un macérât huileux de fleurs, de sentir une odeur délicate ? En premier, il faut savoir que l’odeur finale du macérât dépendra principalement de l’huile de base -> huile « neutre » puisqu’elle ne doit pas masquer l’odeur, huile sans vertus particulières pour laisser l’expression des fleurs choisies.

Comment choisir une huile végétale cosmétique et … efficace, mais pas toujours neutre d’odeur ?

  • Des huiles « neutres » mais bien de chez nous, sans qualités particulières pour la cosmétique, si ce n’est l’apport d’acides gras pour nourrir et adoucir la peau? On trouve l’huile de Pépins de raisins, l’huile de Tournesol, l’huile de Colza, l’huile de sésame …
  • Des huiles toujours de « chez nous » avec une petite senteur modérée, douce, agréable et riche pour la peau: l’huile d’Amande douce, l’huile de noisette, l’huile de germe de blé, l’huile de noyaux d’abricot
  • Des huiles toujours de chez nous mais parfois beaucoup moins « neutres olfactivement », plus « riches en allégations » car plus riches en acides gras essentiels (oméga 9 : acide oléique, oméga 6 : acide linoléique, oméga 3 : acide alpha linolénique) …et en portion insaponifiable active (stérols, vitamines A, E) pour éviter les problèmes de peau », pour combattre le vieillissement cutané, pour protéger des agressions extérieures, par exemple l’huile d’Olive, l’huile de Chanvre, l’huile de Germe de blé, l’huile de Bourrache, l’huile d’amandons de Prune, l’huile de Cameline
  • Des huiles originaires d’ailleurs (Amérique du nord) mais existant dans le sud de la France, l’huile d’onagre antirides et restructurante.
  • Et venant des pays sub-Sahariens, l’huile de neem qui a une odeur déplaisante, une efficacité réelle sur les problèmes de peau, qui fait fuir les insectes mais qu’il est préférable de mélanger à une huile à neutralité olfactive plutôt que de ne pas l’utiliser. L’or de l’Atlas marocain est représenté par l’huile d’Argan restructurante et on trouve deux types d’huile d’Argan cosmétique :soit à l’odeur légère de noix (pressage à froid des amandons) soit réellement malodorante (digestion des amandons par les chèvres)
  • Venant d’Amérique du sud l’huile de Jojoba, peu d’odeur et peu grasse, permet de réguler la production de sébum, l’huile de noix de Coco à l’odeur agréable et douce, appréciée pour ses qualités émollientes et tonifiantes, l’huile de Rose musquée à l’odeur délicate et aux propriétés cicatrisantes, l’huile de coton à l’odeur assez neutre et aux qualités adoucissantes..
  • Venant d’Australie, l’huile de Macadamia proche pour ses propriétés de l’huile d’Amande douce, présentant une odeur un peu noisette très agréable pour la plupart des utilisatrices.

Voici un tour d’horizon rapide, car de nombreuses huiles pourraient encore être citées. Pour rester neutre, essayons d’utiliser des huiles de nos contrées qui ne sont pas des dangers pour le maintien de la biodiversité.

Hippocrate accordait beaucoup d’importance aux onguents et aux huiles, qu’il conseillait pour « oindre » les malades, mais il préconisait de faire macérer des aromatiques avant de les utiliser afin de rendre leurs odeurs agréables.

L’odeur neutre pour certains, désagréable pour d’autres vient de l’analyse personnelle de chacun en réponse à la stimulation olfactive. L’odeur n’est pas un concept aussi simple que la couleur, l’odeur est toujours décrite en relation d’autres perceptions olfactives : on peut trouver une odeur qui rappelle une fleur, un condiment (piment, ail, oignon …), un légume (choux, asperges, navets …) un déchet (déjection de chèvre) … et cette perception va définir l’impact de l’huile sur le tissu cutané.

Il est possible de masquer une odeur par l’addition par exemple d’une huile essentielle, mais il n’y aura plus de neutralité dans la recherche de l’action puisqu’un second élément va intervenir.

Par ailleurs il ne faut surtout pas confondre une odeur typique du végétal pressé avec une odeur de rance, synonyme d’oxydation des acides gras, donc de mauvaise conservation. Une odeur forte et entêtante peut également provenir d’une huile de moindre qualité qui n’a pas été extraite par première pression à froid, n’est pas une huile vierge, est une matière qui est polluée par des moisissures …

L’odeur d’une huile peut varier d’un endroit de culture à un autre, en fonction de l’ensoleillement, de l’irrigation, de la génétique des plants …

Dans tous les cas de choix d’huiles végétales, elles seront nourrissantes, protectrices, hydratantes. Certaines seront plus restructurantes, antioxydantes mais toujours non occlusives, en conséquence n’empêchant pas la peau de respirer par exemple en comparaison avec une crème de nuit. Un critère supplémentaire rentre en général en ligne de compte, c’est l’indice de pénétrabilité ainsi que le graissage externe laissé sur la peau.

Cathy

 

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3 commentaires pour Quelle est la signification d’une huile neutre en cosmétique-bien-être ?

  1. Mamzelle Gaga dit :

    Très intéressant votre article! Pour ma part, j’ai un faible pour l’huile d’amande douce et ses bienfaits pour la peau. Elle est aussi facile à se procurer.

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  2. Merci Cathy! C’est fondamental de connaitre ces huiles végétales que l’on recommande systématiquement pour utiliser les HE. Toujours bien renseigné et détaillé. Tu nous rend plus intelligent et indépendant. Grand merci.

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  3. ECOSMOSE dit :

    A reblogué ceci sur ECOSMOSE.

    Aimé par 1 personne

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