ÉPIDÉMIE COVID-19

Si de grands essais cliniques sont lancés dans l’espoir de trouver un traitement capable de traiter le Covid-19, ou bien un vaccin, des recherches sont aussi faites pour trouver des molécules naturelles issues de plantes ou de champignons capables d’avoir un effet sur ce virus. Actuellement, de nombreuses publications sortent sur ce sujet, et de nombreux médecins phytothérapeutes, aromathérapeutes, herboristes, etc. contribuent à cette recherche.

J’ai choisi de vous présenter 2 études très récentes, qui en utilisant une approche classique dans la « drug discovery » (découverte de médicaments), proposent des pistes pour utiliser certaines molécules issues d’huiles essentielles bien connues dans le cas de cette infection virale.

Le docking moléculaire

Dans ces publications, les auteurs utilisent une stratégie classique de « docking moléculaire ».
De manière très simplifiée, il s’agit tout d’abord identifier les points faibles du virus. Ces « maillons faibles», que l’on appellera des « cibles » sont des unités d’assemblages moléculaires ayant une fonctionnalité spécifique et dont l’intégrité est essentielle la survie du virus, à sa réplication. Toute destruction, neutralisation ou inactivation de la cible sera fatale pour le virus, qui ne pourra assurer sa propre réplication de manière correcte.

Les protéases de véritables ciseaux moléculaires

Dans le cas du Covid-19, de même que pour d’autres virus, les cibles retenues sont les protéases. Tous les virus en possèdent, et elles leur sont spécifiques. Les protéases sont des enzymes (en d’autres termes des ciseaux moléculaires) qui ont la capacité de découper d’autres protéines, et ce faisant sont indispensables à la réplication du virus.

Dans la stratégie de « docking moléculaire », la ou les protéases qui sont identifiées comme cibles sont caractérisées moléculairement, puis redessinées « in silico », c’est-à-dire sur ordinateur, grâce à de puissants programmes.
L’aspect final de la cible, une fois modélisé est celui d’un long ruban, qui se replie pour former une structure de 3 dimensions, un peu comme un fil de fer souple, spiralé, qui serait plié et tordu, pour former une espèce de pelote.
C’est à l’intérieur de cette structure en 3 dimensions que tout se passe, et que l’on va trouver ce que l’on appelle les sites actifs, dans lesquels vont s’insérer les protéines à découper. Un peu comme un jeu d’emboitage de formes, le site actif « en creux », ne reconnait que la forme « en plein » qui lui correspond. Si la forme en plein est la protéine virale qui doit être découpée, tout se passe normalement.

Par contre, on peut trouver une forme en plein qui s’ajuste et se lie au site, mais agit comme un leurre, empêchant la bonne protéine de rentrer dans la cavité.
A ce moment-là, plus rien ne se passe, la maturation et la réplication virale ne pouvant plus se faire.
Le but de la recherche est donc de trouver, dans des banques de molécules connues et modélisées sur ordinateur, celles qui se lient théoriquement fortement au site, et pourraient être des candidats médicaments, à condition, bien sûr de démontrer une activité in vitro (sur le virus), puis sur des modèles plus complexes qui reproduisent la maladie, ou sur des cohortes de malades.

Des molécules issues des huiles essentielles

En utilisant cette stratégie, deux molécules issues d’huiles essentielles ont été démontrées pouvoir se fixer fortement sur les sites actifs des protéases du COVID-19, le 1-8 cinéole (eucalyptol) et la jensenone.

Ces résultats iraient donc dans le sens de l’intérêt d’utiliser les huiles essentielles qui en contiennent, en prévention, mais bien entendu, en respectant strictement les doses recommandées en aromathérapie, c’est à dire, pour un adulte 10 gouttes par jour maximum, que les huiles essentielles soient avalées, ou appliquées sur la peau.


On pourra par exemple, prendre, par voie orale 2 gouttes dans un peu de miel , mie de pain ou sur un comprimé neutre 3 fois par jour. Par voie cutanée, diluer 2 gouttes d’HE dans 2 gouttes d’une huile végétale de votre choix, en massage à l’intérieur des poignets 2 fois par jour ( cette posologie est issue du futur livre de Claudie Bourry et Laurence Lebrun  » l’Aromathérapie et ses alliés naturels » à paraitre en septembre aux éditions Terran.

On trouve du 1,8-cinéole en proportion importante dans de nombreuses huiles essentielles comme : Eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), Eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus), Myrte verte(Myrtus communis), Cajeput (Melaleuca cajuputi), Niaouli (Melaleuca quinquenervia), Ravintsara (Cinnamomum camphora ct cinéole), Piment de la Jamaïque (Pimenta dioica), Romarin (Rosmarinus officinalis ct cinéole), Saro (Cinnamosma fragrans).

Et du jensenone dans l’huile essentielle d’Eucalyptus jensenii et de Choricarpia subargentea (espèce moins connue de la famille de Myrtaceae).

Bonne santé à tous!

Geneviève

Publications d’où proviennent ces informations :
Sharma, A.D.; Kaur, I. Eucalyptol (1,8 cineole) from Eucalyptus Essential Oil a Potential Inhibitor of COVID 19 Corona Virus Infection by Molecular Docking Studies . Preprints 2020, 2020030455 (doi: 10.20944/preprints202003.0455.v1).

Sharma Arun Dev, Kaur Inderjeet. Molecular docking studies on Jensenone from eucalyptus essential oil as a potential inhibitor of COVID 19 corona virus infection.

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3 commentaires pour ÉPIDÉMIE COVID-19

  1. Isa dit :

    j’attends le livre avec impatience

    Aimé par 1 personne

  2. Géraldine dit :

    Bonjour,
    Merci pour cet article très clair. Ces études sont prometteuses. De plus, une étude récente a montré que les huiles essentielles passent aisément les étapes du processus de découverte des médicaments. Cela aussi est prometteur. Si vous souhaitez la lire en français voici le lien : https://www.aromaressources.com/les-huiles-essentielles-decouverte-medicaments/

    Aimé par 1 personne

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