EPIDEMIE-COVID 19 et PLANTES MEDICINALES

Aujourd’hui, j’ai eu envie de faire un focus sur quelques espèces de plantes, qui en médecine naturelle ou en phytothérapie, sont, ou ont été (très) utilisées en cas de problèmes pulmonaires.

Attention, en aucune manière je ne recommande ces plantes pour essayer d’enrayer les symptômes pulmonaires dus au coronavirus bien entendu. Il faut être convaincu, et nous le sommes tous, que dans cette épidémie, la prévention est la chose la plus importante à mettre en place, et l’on peut formuler l’espoir que c’est le dépistage, assorti d’un traitement adéquat, allopathique, qui permettra de diminuer la sévérité des cas, et en entrainant une baisse de la charge virale chez les patients, limitera aussi la transmission.

Comme chaque fois que l’on parle de plantes (et a fortiori d’huiles essentielles également), la prudence est de mise. Prudence, car il faut savoir les utiliser, sachant que ce sont des produits pharmacologiquement (très) actifs (et non des simples petits « pisse-mémés » comme le dit fort irrévérencieusement un ami!).


Donc comme tout produit actif, il peut y avoir des contre-indications, liées à l’état de santé, l’âge de la personne, les autres traitements qu’elle utilise, etc., sans parler d’une possible toxicité, inhérente à la plante, ou qui se révèle suite à un mésusage. En effet, il faut savoir administrer les plantes, les doser, les assembler, bref, il faut les connaître, sachant que chaque plante est comme toute personne que l’on rencontre, unique, avec son histoire, ses propres qualités et ses défauts, mais qui ne se révèlent pas forcément au premier regard…

J’ai donc sélectionné quelques espèces végétales, qui toutes, ont une affinité, ou un tropisme pour les poumons (en médecine chinoise, on parle d’affinité de méridien), et je vous invite à les découvrir avec moi.

La première, je l’ai rencontrée en faisant ma petite promenade réglementaire autour de ma maison et c’est elle qui m’a donné l’idée d’écrire sur ce type plantes. En effet, j’ai la chance d’être dans un village, près de Toulouse, et les chemins conduisent rapidement vers les champs et la verdure.

En effet, ses feuilles vertes grisées sombres sont parsemées de taches claires, blanchâtres irrégulières, très visibles. Eh oui, bien sûr : c’est la dernière radiographie de votre arrière-arrière grand-oncle par alliance, tubard (souffrant de tuberculose) au dernier degré !! C’est donc, vous l’avez deviné une plante « bonne pour les poumons » : la pulmonaire, en latin: Pulmonaria officinalis, de la famille des Boraginaceae (comme la bourrache).

On pourrait penser que ce nom de pulmonaire « officinale » fait d’elle une plante très réputée, voire très connue pour soigner tous les poumons souffrants de nos contrées. De fait, de manière surprenante, les informations concernant l’usage médicinal de cette plante sont rares, laconiques et il n’existe presque pas de travaux modernes de validation d’usage.

On peut juste relever que c’est une espèce qui était utilisée, autrefois, contre la tuberculose, puis dans les pathologies respiratoires comme la bronchite, et qu’elle est sudorifique (facilite la production et l’excrétion de sueur).


C’est le Dr. Henri Cazin, médecin « rural » du nord de la France vivant au 19e siècle, qui en parle de la manière la plus détaillée. Selon lui, c’est une plante que l’on doit employer cueillie fraîche (même s’il reste possible de l’utiliser sèche), en décoction (30 à 50 grammes par litre d’eau), fort utile dans la catharre et autres affections pulmonaires.

Il nous précise que son nom de pulmonaire provient du fait que c’est une plante qui est tenue en très grande estime par les paysans pour ce type de problèmes. Et de nous livrer une recette « des gens de la campagne » qu’il aurait utilisée lui-même avec succès dans les affections de poitrine avec fièvre, difficulté d’expectoration, irritation bronchique et douleurs. Cette recette consiste en un bouillon fait de notre pulmonaire, avec du chou rouge, des oignons blancs, du mou de veau, du sucre candi et de l’eau (les proportions ne sont pas données).


Ici, la théorie des signatures semble deux fois à l’oeuvre puisque l’on utilise, en plus des feuilles tachetées de la pulmonaire, du mou de veau, donc, du poumon qui soignerait du poumon…
Cependant, même si l’oignon cru ou cuit a été prouvé avoir un effet intéressant dans les pathologies pulmonaires, force est de constater que les antibiotiques ont révolutionné la thérapeutique, en particulier dans les affections infectieuses.

C’est donc certainement pour cela que la petite pulmonaire, autrefois fièrement officinale, n’est plus aussi réputée. De plus, comme toutes les espèces de la famille de la bourrache, elle contient certaines molécules (des alcaloïdes pyrrolizidiniques) qui sont connues pour leur toxicité, donc qui rendent son usage délicat et doivent, sans hésiter lui faire préférer d’autres plantes, si l’on veut se soigner. Mais on peut toujours avoir plaisir à la regarder, entre soleil et ombre, taches claires sur fond obscur, et aussi espérer que des travaux pharmacologiques aideront à redéfinir son intérêt en thérapeutique et peut être réhabiliteront son usage.


Bonne santé à tous!


Geneviève

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3 commentaires pour EPIDEMIE-COVID 19 et PLANTES MEDICINALES

  1. Jean Claude Divet dit :

    Article très intéressant. Merci Geneviève. La pulmonaire a aussi une très grosse utilité au jardin potager qui attire tous les insectes pollinisateurs. J’ai d’ailleurs écrit cet article sur mon site il y a quelques temps https://spotjardinmonsite.com/2019/04/19/la-pulmonaire/

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  2. Agnès dit :

    préambule important.
    merci Geneviève , super interessant.

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  3. Merci à tous pour vos commentaires !!!!!

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