Bravo à toutes ceux et celles qui m’ont démasqué avec mes feuilles duveteuses et douces.
Je suis reconnaissable aussi grâce à mes fleurs jaunes d’or
Le bouillon blanc, la molène (le terme molène vient du vieux français mol et signifie mou), on l’appelle également cierge de Notre-Dame ou fleur du grand chandelier.
Il existe plusieurs espèces de molènes. Celle qui nous intéresse içi c’est Verbascum thapsus L.
Un peu de botanique
La molène fait partie de la famille des Scrofulariacées, sa tige qui pousse après la deuxième année peut atteindre 2 mètres de haut.
Ses feuilles sont larges et longues, assez duveteuses.
Elles forment en premier lieu une espèce de rosace au ras du sol.
Lorsque la tige s’élève, d’autres feuilles alternes viennent la ponctuer, moins longues et moins larges ceci-dit.
Sur le haut de la tige, se développent, en épi, des fleurs d’un jaune vif. Elles génèrent ensuite une capsule qui contient des graines noires. Attention les graines sont toxiques.
Un peu d’histoire
Déjà utilisée pendant l’Antiquité, la molène était conseillée par Hippocrate, qui voyait chez elle un potentiel « vulnéraire » (soigne et cicatrise les blessures). D’autres savants du même acabit confèreront à la molène la particularité de calmer les maux qui affectent les poumons. Ainsi, Dioscoride et Pline l’Ancien la considéreront ainsi.
Un peu plus tard, durant l’époque médiévale, Hildegarde von Bingen conseillera également la molène, comme ses homologues, pour soigner le « mal dans la poitrine ».
Plus récemment, c’est le Dr Henri Leclerc qui déclarera qui a « vu plus d’un vieil asthmatique soulagé par l’usage de son infusion qui paraît exercer une légère action narcotique ».
Jean Valnet quant à lui, intègrera la molène dans une tisane pectorale aux côtés de la violette et de la mauve, pour soulager les poumons.
Ses usages médicinaux traditionnels
La plupart des usages médicinaux de la molène sont attribués à sa feuille dont la saveur est rafraichissante et sucrée, avec un peu d’amertume et d’astringence. On utilise aussi les fleurs et la racine .
Système respiratoire
En herboristerie, la molène est particulièrement prisée pour dégager et régénérer les alvéoles pulmonaires. On la considère non seulement comme tonique mais aussi comme régénératrice des poumons et broncho-dilatatrice. De plus, elle possède un composé agissant sur le système nerveux central et qui stimule l’expectoration du mucus.
Elle équilibre les muqueuses en asséchant le mucus excédentaire ou alors en humidifiant les muqueuses desséchées. Elle est aussi adoucissante et anti-inflammatoire. On l’utilise en prévention pour se prémunir contre les bronchites, les rhumes et la toux ou alors pour soigner l’insuffisance pulmonaire, l’asthme et toute forme de congestion respiratoire.
Système lymphatique
La molène à la propriété de faire circuler la lymphe en la rendant plus fluide et plus liquide, ce qui contribue à réduire les congestions tel l’œdème, les inflammations aux ganglions lymphatiques et les mastites, par exemple. On peut aussi bien tremper les feuilles de molène entières et les appliquer sur les parties du corps affectées qu’en consommer à l’interne pour obtenir ses effets.
Un remède traditionnel pour les otites encore en usage aujourd’hui consiste à appliquer une huile infusée des fleurs de molène autour des oreilles afin de décongestionner les canaux auditifs et de diminuer l’inflammation, ce qui en général vient à bout de la douleur. Cette huile peut également servir à tempérer les inflammations aux nerfs et la douleur qui en découle en cas de névralgie, de spasmes musculaires, de paralysie ou pour le syndrome du tunnel carpien.
Système urinaire
Pour le système urinaire, on emploie la racine de molène pour augmenter la rétention d’urine et tonifier le sphincter de la vessie. Les feuilles épaississent aussi l’urine, facilitant sa rétention. Les effets anti-inflammatoire et humidifiant de la feuille de molène se font aussi sentir au niveau des muqueuses urinaires, soulageant ainsi les sensations de brûlures et de sécheresse.
D’autres usages traditionnels
En Europe, au moyen-âge, on fabriquait des torches pour les cérémonies religieuses à l’aide de la tige de la molène en la trempant dans la graisse de bœuf. Pour confectionner une mèche de bougie, on se servait de la queue de ses feuilles.
D’autre part, la molène est considérée en Inde et en Grèce comme une plante de protection contre la magie et les esprits malins qui éloigne aussi les bêtes sauvages et chasse les cauchemars. Pour se protéger, on la suspend au-dessus des portes et fenêtres ou bien on la porte sur soi dans un petit sachet.
Laurence
Source :
https://chezlapothicaire.wordpress.com/2013/12/22/la-molene-precieuse-pectorale/
http://www.mangersantebio.org/10076/grande-noble-molene-tonifier-syteme-respiratoire
Que d’atouts !
Merci Laurence
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Vous êtes très compétentes, je vous remercie pour votre généreuse passion/ implication
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Merciiii
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