Panthéiste un jour, optimiste toujours

De mes racines tziganes multiséculaires,

Et celle de mes autres ancêtres paysans,

 Ou de sages-femmes folles ou sages du village,

J’ai hérité de cette croyance :

La forêt et mon père, mes premiers maîtres :

Tout germe, tout croît, tout est habité

D’une formidable force créatrice

Qui nous anime,

Nous protège et nous nourrit

À jamais, toujours et partout.

Tout respire et tout vibre,

Sauf dans la haute atmosphère,

Ou sur le boulevard Décarie

Sinon n’importe quel périph surutilisé,

 À l’heure de pointe et encore,

Pauvre corps confinés dans leurs véhicules,

Esprits trappés de force par la nécessité

De gagner sa croûte et celle des petits

Pour leur offrir un éventuel avenir meilleur.

Sacrifier ses dons, ses mains, ses talents,

Tous ses mouvements et son temps,

Cœur, cerveau, et santé inclus

Pour au moins cinquante ans de nos vies.

 

Et puis là, sans crier gare à vous,

Un vecteur asiatique a marqué un point tournant,

À nos vies pas tant vivables, arrêt sur image total,

Et depuis, de gré ou de force, faut garer son véhicule,

Pour une fois que l’essence est presque donnée :

Interdit de se déplacer,

Sauf pour la bouffe ou les médocs,

Tout est en pause pour de vrai

Pas juste un scénario catastrophe

De film de science-friction,

Ici comme partout en Occident,

Toutes les machines sont grippées.

 

Rester chez soi, pour autant qu’on en a un,

C’est la règle, c’est la loi!

Endurer ses proches,

Mieux : les aimer, les redécouvrir

En détail du quotidien,

Heureux, vous qui êtes dans cette phase-là,

Une compagne ou compagnon,

 Vos petits pour vous donner la répartie,

En prendre soin comme jamais,

Les élever pour de vrai,

Et se sonder en même temps,

Toute une auto-psychanalyse!

 

Déguster ces instants,

Rien de mieux que d’aimer, l’autre et ce qu’on fait,

 Apprendre une langue, jouer d’un instrument,

 Écrire un livre, tracer une bande dessinée,

Étudier l’aroma, la botanique  ou la phyto,

Grâce au web et dans les bons livres

Faire un strudel, du seitan ou du koulibiak,

Et partager, avec force rires et défis relevés,

Ce que peut valoir un bout de vie vécue à fond,

Y compris sonder ses propres tréfonds,

Vaincre ses démons,

Redécouvrir ses alliés

Même ceux décédés, 

Et ressortir de cette histoire

Exclusive, unique, jamais vécue,

Transformés : plus sains, plus sobres,

Plus sages et plus aimants que jamais,

C’est tout le bien que je nous souhaite

Courage, ça va bientôt mieux aller!

 

 

 

Anny Schneider, autrice, herboriste et fée des bois

Exilée au Québec, Canada, mi-avril 2020

Cet article, publié dans covid-19, poesie, printemps, Québec, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.